De Melbourne à Adélaïde

Nous voilà de nouveau à Melbourne, mais contrairement à Noël (voir «Noël et le nouvel an en Australie»), nous avons le temps de profiter pleinement de la ville. Nous passons notre première nuit dans l’Albert Park, réputé pour son immense étendue d’eau et ses sentiers de promenade. C’est aussi là que se déroule tous les ans le Grand Prix de Formule 1, au mois de mars, et déjà, les ouvriers sont à l’œuvre pour préparer l’évènement. C’est pourquoi nous décidons de trouver un spot plus tranquille pour les jours prochains, et nous rendons à. Williamstown, à 20 minutes du centre ville.
La plage, très prisée le week-end, est bien plus calme la semaine. On y trouve un grand ponton pour pêcher et tout le confort dont nous avons besoin. C’est d’ailleurs ici qu’Aurélie testera son matériel de «snorkeling» (voir lexique), bien qu’il n’y ait pas grand-chose à voir sur ces fonds marins... Quoi qu’il en soit, nous passons une agréable matinée en nous promenant sur la fameuse «Nelson place», bordée de bâtiments anciens, et sur le port, d’où l’on peut profiter d’un panorama magnifique sur la métropole !

Nous partons pour le centre de Melbourne. En suivant l’itinéraire conseillé par notre guide, nous faisons un premier arrêt à la «National Art Gallery of Victoria», abritée derrière un immense mur d’eau, afin de s’imprégner un peu plus de la culture du pays. Le musée est agréable mais les toiles de Rembrandt ou Picasso, aussi impressionnantes qu’elles soient, ne laissent que très peu de place à l’art aborigène. Nous continuons par une balade le long de la principale rivière de la ville, la Yarra, d’où l’on peut apercevoir les buildings du CBD («Central Business District» ou quartier des affaires) comme une multitude de bâtiments, des plus modernes aux plus anciens. Tout le charme de Melbourne semble venir de là, cette diversité de styles alliée à son dynamisme nous séduit !
Nous ne manquons pas de nous prendre en photo devant le «Victorian Art Center», dont l’architecture est clairement inspirée de notre tour Eiffel, avant de rejoindre l’incroyable «Australian Center for the Moving Image». Ce musée passionnant retrace à lui seul l’histoire du cinéma, de la télévision et des médias numériques en général ! Nous nous amusons beaucoup avec les écrans tactiles, en regardant les différentes animations ou en se faisant filmer simultanément par une trentaine de caméras ! Adapté à toutes les générations et souvent gratuit, l’accès à la culture en Australie est facile et ludique : ce lieu en est un bel exemple.

Nous arrivons alors sur la place principale, «Federation Square», cœur de la ville où se pressent nuit et jour touristes et melbourniens. Original par son architecture qui mélange la pierre avec le verre ou l’acier, c’est un lieu cosmopolite et vivant, où les artistes en tout genre viennent se représenter contre quelques pièces, et où les bars ne désemplissent jamais. Non loin de là, des mariées et leurs demoiselles d’honneur aux robes excentriques se font prendre en photo, pendant que les hommes les attendent près de leurs limousines rallongées.
Nous marchons ainsi à travers rues principales, ruelles et passages. De Collins Street et ses boutiques qui nous rappellent le luxe parisien jusqu’au parlement, en passant par le quartier chinois ou l’impressionnante «Royal Arcade», le plus ancien passage de la ville, rien ne nous échappe. Nous terminons la journée en rejoignant les bords de la Yarra, allongés dans l’herbe de «l’Alexandra Gardens», à siroter une boisson fraîche pendant que le soleil se couche face à nous… 


Le lendemain, nous décidons de visiter notre premier zoo en Australie, le Royal Melbourne, l’un des plus grands au monde. C’est dimanche, et les petits comme les grands s’amassent devant l’entrée, attendant leur tour pour voir les animaux !
La première salle que nous visitons est un tunnel, comme une grotte dont les parois seraient faites de vivariums. Nous marchons ainsi au milieu des serpents venimeux, grenouilles étranges et toutes sortes de reptiles, de quoi nous donner la chair de poule. En revanche il y a peu de crocodiles, c’est dommage car nous aurions aimé voir les différentes espèces que l’on trouve en Australie. Nous suivons ensuite l’allée principale, en bifurquant ça et là pour aller voir d’autres familles d’animaux. C’est ainsi que nous croisons échidnés, ornithorynques, koalas, émeus ou kangourous typiquement australiens, mais aussi éléphants, lions, ours ou encore girafes.
Petite halte devant les tortues géantes, capables de vivre jusqu’à 250 ans, avant d’entrer dans une immense volière. C’est un véritable écosystème qui a été recréé ici, paradis des oiseaux, tous plus colorés les uns que les autres.
Nous rions bien devant les chimpanzés, l’un mâchouillant un chewing-gum en se grattant le ventre, l’autre passant de liane en liane avec un tee-shirt sur la tête ! Même si ce sont des animaux, il est surprenant de voir à quel point leur comportement peut être similaire au nôtre. Après le dressage des phoques, nous terminons la journée devant les pingouins, qui nous amusent beaucoup avec leurs glissades.

C’est notre dernier jour dans la ville. Nous partons pour le jardin botanique, bien moins riche que celui de Singapour de par sa situation géographique (plus éloigné de l’équateur), mais passons tout de même un moment très agréable. Nous nous promenons ainsi au bord du lac, sous un grand soleil, avant de s’arrêter un instant sur la jolie place pavée de l’observatoire, d’où l’on peut apercevoir les plus hauts immeubles de la ville. Enfin, nous repartons sur un chemin serpentant à travers les cactus, arbres et fleurs du monde entier.


Nous avons rendez-vous avec Natasha, la fille de Roberta (voir «De Sea Lake à Melbourne par Canberra»). Elle habite en plein centre-ville, l’occasion pour nous de lui parler de notre aventure, autour d’un bon espresso, dans un café qu’elle connaît bien. Ouverte et souriante, elle nous parle des lieux incontournables de la région, et nous fait remarquer que l’on a oublié la «State Library of Victoria». Qu’à cela ne tienne, nous y sommes à peine une heure plus tard. Cette bibliothèque est magnifique, abritant une salle de lecture sous un gigantesque dôme octogonal, plusieurs dizaines de mètres au-dessus de nos têtes : il aurait été bien dommage de rater ce monument.

C’est cette jolie étape qui vient clôturer notre visite de Melbourne. Ses quartiers originaux, son dynamisme et sa modernité se mêlant parfaitement à la nature nous ont séduits : si on devait s’installer quelque part sur ce continent, ce serait ici !

Depuis qu’elle est en Australie, Aurélie veut nager avec les dauphins. Nous partons donc pour Queenscliff, à l’entrée de la baie de Port Phillip, où se trouve le «Sea-All Dolphin Swims» qui devrait lui permettre de réaliser son rêve. Malheureusement, il s’agit d’une simple excursion en mer permettant de barboter dans l’eau, en espérant que les dauphins voudront bien s’approcher : la publicité du centre est bien optimiste… D’un autre côté, ces animaux sont si protégés que ce type d’activité n’est pas possible en bassin. L’automne arrive à grands pas et le temps est incertain, aussi nous décidons de continuer notre route vers l’ouest.

Rapide déjeuner à Point Lonsdale, près du vieux phare, sur une superbe plage de sable doré et d’immenses roches grises érodées. Nous rejoignons ensuite Torquay, capitale du surf du Victoria, où nous nous essayons à un sport moins risqué sur nos body-boards. Les courants sont dangereux et les vagues aussi puissantes qu’irrégulières, mais il fait beau et nous passons là un très bon moment. Cette ville est également le point de départ d’une des routes les plus spectaculaires d’Australie, la «Great Ocean Road», qui s’étend le long de la côte jusqu’à Warnambool. Plus de trois-cent kilomètres de falaises, villages pittoresques et plages sauvages !
Anglesea, une petite station balnéaire perdue entre sa rivière, le bush et l’océan, nous rappelle tellement le charme d’Huskisson (voir «de Sea Lake à Melbourne par Canberra») qu’on s’y arrête un instant pour se prélasser sur la plage. De là, nous longeons la «Thirteen Mile Beach», une plage d’une vingtaine de kilomètres qui s’étend jusqu’aux environs de Lorne, réputée pour ses randonnées. Nous marchons vers les décevantes «Erskine Falls», cascades pourtant populaires dans la région, avant de rejoindre le «Teddys Lookout», un fantastique point de vue surplombant l’océan. Nous terminons la journée à Apollo Bay. Même si nous n’apprécions pas particulièrement cet endroit, les collines alentours nous offrent un spectacle saisissant sur la ville et son port de pêche.

Petite bourgade cachée entre deux falaises, nous sommes à Port Campbell. Quelques sentiers de randonnée, un ponton où les pêcheurs affluent la nuit comme le jour : c’est le lieu idéal pour nous poser une journée. Cette partie de la côte, modelée par les vagues depuis des milliers d’années, laisse apparaître les formations géologiques parmi les plus spectaculaires du pays. Ainsi, les falaises calcaires ont été creusées par le temps pour former gorges, arches et cavités ; alors que quelques durs amas rocheux isolés subsistent au milieu de l’océan, les «douze apôtres».


Nous profitons de ces vues à couper le souffle tout au long de la route principale qui longe le littoral. Néanmoins, nous ne manquons pas d’emprunter les petits chemins cachés qui nous rapprochent de la mer, nous faisant découvrir une autre facette du paysage.

Nous continuons en longeant des baies aussi étonnantes les unes que les autres, avant d’arriver au «Cape Otway», célèbre pour son phare, un des plus vieux d’Australie. Nombreux sont les touristes arrêtés sur le bas-côté, regardant la cime des arbres : curieux, nous les imitons et apercevons des dizaines de koalas, perchés dans leur eucalyptus ! Grands aventuriers que nous sommes, nous repérons un chemin étroit qui, d’après notre GPS, doit nous mener à une petite crique que nous espérons aussi paradisiaque que l’affirme notre guide. Nous ne la voyons malheureusement pas car notre Jimmy reste ensablé après deux-cent mètres… N’ayant pas non plus la place de faire demi-tour, nous devons entasser pierres et branchages derrière les roues pour sortir de ce pétrin, en marche arrière évidemment. Une demi-heure plus tard, nous retrouvons notre fierté sur une route agréablement goudronnée.

Nous voilà quelques kilomètres plus tard à Warnambool, fin de la «Great Ocean Road». Cette ville, relativement grande, nous plaît dès notre arrivée. On y trouve un joli spot, entre la mer et un étang artificiel où faune et flore semblent s’épanouir. Sur le quai du port, nous suivons les passants qui s’amassent autour d’un bateau : un homme rentre fièrement de la pêche avec à son bord un énorme requin, dont les centaines de dents en feraient frémir plus d’un. Ce n’est pas le cas de Guillaume, qui reste bredouille après deux bonnes heures de tentative : c’est certainement à cause du phoque, venu le narguer à plusieurs reprises en chassant !


Après un détour au «Cape Bridgewater» et ses plages de sable blanc, nous roulons le long des cent-cinquante kilomètres de dunes du «Coorong National Park», plantées au milieu de l’eau, à une centaine de mètres de la côte. On quitte alors le littoral et l’Etat du Victoria pour entrer dans le «South Australia». Nous remontons plus au nord vers Mt Gambier, une localité qui doit son nom à un volcan éteint dont le cratère est aujourd’hui rempli d’une eau bleu azure, le «Blue Lake».

 En s’enfonçant davantage dans les terres, nous arrivons à Naracoorte, un site archéologique classé au patrimoine mondial, riche en fossiles et grottes. Nous visitons le petit musée qui retrace, grandeur nature, la vie animale du temps des dinosaures, où animaux articulés et sons et lumières nous donnent l’impression d’y être ! Juste à côté, nous suivons le chemin éclairé de la «Wet Cave», une cavité souterraine qui nous fascine par tant de stalactites et autres formations calcaires.

Nous partons maintenant vers Cape Jervis, point de départ des navettes qui rejoignent «Kangaroo Island». C’est une des rares îles aussi unique que protégée, où la faune et la flore sont préservées. Enchantés à l’idée de nous promener au milieu de ce petit paradis, la réalité nous rattrape vite lorsqu’on veut prendre nos billets pour le ferry : près de trois-cent euros aller-retour pour quarante-cinq minutes de trajet ! Nous avons déjà eu la chance d’aller en Tasmanie, et choisissons de faire l’impasse sur cette nouvelle destination. Nous remontons alors la péninsule de Fleurieu jusqu’à la «Barossa Valley», la région viticole la plus célèbre du continent, avant de rejoindre la capitale de l’Australie méridionale, Adélaïde.

Nous avons sillonné le pays entre Melbourne et Adélaïde en quinze jours. Michael (voir «Swan Hill et Mildura») nous avait dit que la route était superbe et nous sommes bien d’accord avec lui ! Après un tel parcours, nous revenons dans un autre monde, celui d’une métropole…

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