A la conquête de l'Ouest

Nous sommes à Port Augusta, l’automne est déjà bien entamé et la température commence à baisser. On descend la péninsule d’Eyre jusqu’à Whyalla, deuxième métropole et principal centre industriel d’Australie méridionale. Avec ses nombreuses usines et cheminées, le lieu n’a rien d’attirant à première vue. Cependant, nous nous installons le long de la plage, et les aménagements sont dignes d’un quatre étoiles : nombreux barbecues et tables de pique-nique, des dizaines de douches chaudes, ou encore un grand ponton pour les amateurs de pêche. Malgré tout, pressés de retrouver le soleil, nous ne restons là qu’une soirée.
En effet, cela fait six mois que nous sommes dans le sud du continent et il est grand temps de continuer notre périple vers l’ouest, où le climat est ensoleillé toute l’année. Nous étudions ainsi notre itinéraire pour rejoindre Perth, en longeant plus ou moins la côte. Nous allons emprunter des routes désertes, où on ne croise pas un signe de vie pendant des heures. Nous faisons donc le plein de provisions et d’essence, vérifions l’état de notre Jimmy, mais avant tout, nous avons souscrit à une «roadside assistance», sorte d’assurance qui nous dépannera n’importe où en cas de problème. Effectivement, ce n’est pas du luxe quand on connaît le prix d’un remorquage au milieu de nulle part…

Six heures du matin, c’est l’heure du grand départ ! On roule à bon train (80 km/h) jusqu’à Ceduna, dernier lieu habité de notre trajet, où l’on s’arrête pour déjeuner. Ensuite il n’y a plus rien pendant mille cinq-cents kilomètres.
On se relaie pour conduire toutes les trois heures sur cette route longue et monotone à travers «l’outback» (voir lexique), avec pour seule compagnie notre MP3, branché en permanence. De temps en temps on croise un «Road-train» (voir lexique) ou un van de backpackers qui doit faire son tour d’Australie dans l’autre sens ! Il est si rare de croiser quelqu’un, que par tradition, on se salue de la main en apercevant un véhicule. Ici, la fatigue est la cause principale des accidents, souvent mortels, et ce simple geste amical est aussi un moyen de montrer que tout va bien.
A cause des kangourous et autres animaux sauvages, il est si dangereux de circuler la nuit que nous décidons de nous arrêter à un «Roadhouse» dès le crépuscule. C’est un relais routier, que l’on trouve tous les cent à trois-cents kilomètres, permettant de se ravitailler en carburant, boissons et nourriture, et où l’on peut aussi poser sa tente ou réserver un lit. Le terrain de camping ressemble à un champ de cailloux, et son prix est proche de celui d’une chambre d’hôtel. Les tarifs du bar étant aussi excessifs (pas moins de six dollars pour une canette de bière), nous quittons les lieux vite fait bien fait, à la recherche d’une «Rest area» (voir lexique). Il fait déjà noir, nous ne dépassons pas les 50 km/h de peur d’heurter un animal, et trouvons notre bonheur après trente minutes, ouf ! Nous dînons sous un ciel étoilé, le silence est total, mis à part un Road-train, qui avec ses plus de cent tonnes ne se soucie guère des dromadaires et kangourous. D’énormes fourmis nous chatouillent les pieds et on devine la présence d’animaux aux craquements de brindilles qu’on entend dans les buissons : même pas peur !
Après une courte nuit, nous nous levons à 5h30, une demi-heure avant le soleil… ou presque ! En effet, nous devons rester très concentrés en conduisant à travers une épaisse brume matinale car nous avons oublié un détail qui a toute son importance : on va vers l’ouest et les premières lueurs ne font leur apparition qu’à sept heures. Pour gagner du temps, nous avalons notre petit-déjeuner au volant, et faisons de même pour le déjeuner.

On arrive maintenant dans le «Western Australia». Il est interdit de passer d’un Etat à l’autre avec fruits, légumes, plantes ou animaux, au risque de se les faire confisquer et d’avoir en prime une amende (très) salée. Des pancartes sont d’ailleurs là pour nous rappeler de les jeter dans les poubelles réservées à cet usage, sur le bord de la route. Nous n’avons jamais eu de contrôle (sauf en Tasmanie), mais par précaution, nous avons «planqué» toutes nos provisions dans les vêtements, au cas où… Heureusement, car une fois à la frontière, un officier nous attend devant une barrière pour inspecter le van. Guillaume lui ouvre fièrement les portes en parlant dans un anglais volontairement mauvais :
«Avez-vous quelque chose à déclarer ?» demande le douanier
- «Non» répond Guillaume sans hésiter. «Mais par contre les pâtes sont dans cette boîte, ici c’est pour le petit-déjeuner, et là vous avez les épices !»
- «Vous n’avez pas de fruits ou de légumes ?»
- «Non non, tout est là, les pâtes sont dans cette boîte, ici c’est pour le petit-déjeuner, et là vous avez les épices».
- «Vous n’avez pas de miel non plus ?»
- «Du miel ? Non mais nous avons de la confiture ! Sinon tout est là : les pâtes sont dans cette boîte, ici c’est pour le petit-déjeuner, et là vous avez les épices !» répète encore Guillaume.
- «Ok, allez-y» lui répond-il sans même regarder dans le reste du véhicule…
Et c’est ainsi que nous franchissons la douane, avec fruits, légumes et miel dans nos bagages !

Il fait beau et chaud, et nous continuons notre chemin dans ce paysage semi-aride, en longeant la plaine du Nullarbor, un immense désert. Quoique très joli, le trajet devient vite lassant ; c’est pourquoi les voyageurs ont décoré les arbres morts avec de nombreux objets tels que chaussures, vêtements, télévisions ou encore plaques d’immatriculation. Nous traversons la plus grande ligne droite de l’hémisphère sud (90 miles soit près de 150 kilomètres) avant de s’arrêter dans un «Roadhouse». Dix heures que nous sommes partis et enfin nous faisons une vraie pause, en savourant un bon café. Malgré nos réserves, nous devons aussi faire le plein d’essence. Plus de deux dollars le litre ! Même si on s’y attendait, c’est dur à encaisser… Soucieux de nos économies, on prend juste ce dont on a besoin pour rallier la prochaine pompe, car le prix diminue en se rapprochant des villes. Par la même occasion, nous voulons vérifier l’heure qu’il est. Notre montre indique 16h15, il doit donc être 15h45. Ne nous demandez pas comment c’est possible, mais le caissier nous affirme qu’il est en fait 13h45 : sacré décalage en une journée ! Bonne nouvelle, nous devrions avoir assez de temps pour rejoindre une ville avant la fin du jour. Encore raté ! Ici, le soleil se couche à 18h (heure locale). C’est donc de nuit, fatigués de nos quinze bonnes heures de route, que nous arrivons à Esperance pour un repas équilibré au McDonalds…

Nous dormons profondément jusqu’à 22h30, quand un «Ranger» (voir lexique) vient marteler le van avec son poing. Guillaume ouvre la porte latérale, les yeux encore à moitié fermés :
«hein ?... heu… qu’est-ce qu’il se passe ?»
- «Vous ne pouvez pas dormir ici» répond le ranger. Il tend alors un document en disant «mettez votre nom ici».
- «Heu… pourquoi ?» demande Guillaume toujours endormi.
- «Ceci est un avertissement car il est interdit de dormir à l’intérieur de votre véhicule dans la ville. Par contre vous pouvez aller sur une plage, à quelques kilomètres…»
Nous déplaçons alors notre Jimmy, un peu énervés, avec un bout de papier nous invitant gentiment à quitter les lieux, mais sans la moindre amende…

Au petit matin, nous faisons brièvement le tour de la ville avant de partir pour Albany, un ancien port de pêche à la baleine. Notre spot est magique, à l’embouchure d’un petit détroit : plage de sable blanc, eau turquoise, et idéal pour la pêche car passage obligé des poissons. Guillaume en attrape un tout petit, si ridicule qu’on ne peut le manger…
Un ancien militaire australien et habitué des lieux vient à notre secours avec deux énormes «brèmes» (poissons à chair blanche) qu’il vient de sortir de l’eau, de quoi nous faire un bon dîner. On discute longuement avec lui et il donne à Guillaume quelques conseils sur le matériel nécessaire, ou comment appâter sa proie.
Tous ces informations bien en tête et c’est reparti. Ca marche, ça mord ! Ca tire fort, il a l’air gros ! En effet, c’est un bébé requin d’environ cinquante centimètres ! Il a le droit à une séance photo avant d’être remis à l’eau car la taille minimum règlementaire pour le consommer est d’un mètre quatre-vingt, tant pis !

Nous partons visiter le centre-ville, entre habitations modernes et vieilles maisons coloniales. Ayant entendu parler de «Sammy», un énorme phoque qui passe ses journées allongé sur la plage en attendant de se faire nourrir par les touristes, on se dirige vers le point d’information des visiteurs :
«Bonjour, puis-je vous aider ?» nous demande la conseillère.
- «Bonjour madame. Nous avons entendu parler de Sammy le phoque, où pouvons-nous le voir ?»
On peut alors voir la figure de cette femme se décomposer… Elle nous répond, les larmes aux yeux, qu’il est mort : «Quelqu’un l’a tué, c’est triste, on l’aimait bien. Alors comme il était important pour nous on a érigé une statue en son honneur».
On a presque envie de rire tellement la situation tourne au drame national. Il n’empêche qu’il faut vraiment avoir un sacré problème pour venir abattre l’emblème et seule attraction de la ville ! Après cette mésaventure, nous partons sur la tour du Mt Melville, où malgré le vent violent, nous arrivons tant bien que mal à prendre de jolies photos d’Albany.


Nous traversons collines et forêts pour atteindre Denmark, une jolie petite bourgade. On se rend tout de suite sur la fameuse «Ocean Beach», une immense plage de sable blanc entre dunes et marécages, où le vent et les puissantes vagues font le bonheur des amateurs de «kitesurf» (voir lexique) et des surfeurs. C’est pour nous l’occasion de faire une ravissante promenade, avant de rejoindre la rivière pour terminer la journée.
Au moment du dîner, nous faisons la connaissance de Maxime, un «backpacker» français, qui comme nous fait son tour d’Australie. Nous partageons nos expériences autour d’une bonne bière dans le seul bar de la ville, bondé comme tous les week-ends. Trois australiens viennent alors nous parler :
«Salut ! Comment ça va ? Vous êtes d’où ?» nous demandent-ils
- «Salut ! On est français et on parcoure le pays pendant un an»
On discute ainsi de notre parcours pendant cinq minutes, puis avant de partir, Eden, l’un d’entre eux, nous lance : «Bon, on doit y aller. Mon frère fait une soirée pour son anniversaire, il y aura de la musique, de quoi boire et manger. Ca nous ferait plaisir de vous inviter !»
Il écrit alors l’adresse sur un papier et nous donne rendez-vous une heure plus tard. Etonnés de la spontanéité de sa proposition et ne sachant pas à quoi nous attendre, nous hésitons à y aller. Et puis après tout nous sommes aussi en Australie pour faire des rencontres alors allons-y !

Nous voilà devant une grande maison, où nous sommes tout de suite reconnus et accueillis à bras ouverts par Eden et ses deux frères. Nous sommes un peu gênés d’arriver les mains vides… En effet, les australiens ont pour habitude d’apporter leurs propres boissons et de mettre en commun la nourriture avec laquelle ils sont venus : c’est ce qu’on appelle «BYO», ou «Bring Your Own». Malgré cela, tout le monde semble ravi de nous voir et nous sert à volonté. Les invités, de tous les âges, sont réunis autour d’une même passion, le surf : planches et accessoires décorent la maison, et un rétroprojecteur projette en boucle les vidéos de leurs exploits sur les rouleaux du monde entier. Nous sommes en plein milieu du mythe Australien : les trois frères sont connus et ne travaillent (presque) pas, vivant essentiellement de leur passion ; deux sont champions de surf et le plus jeune fait des prouesses sur son «skate-board».
L’ambiance est à la fête. On passe entre la terrasse et le salon, où dansent aussi bien les jeunes de vingt ans qu’un hippy de soixante-dix ans. Nous passons ainsi une excellente soirée, au milieu d’australiens libérés et sans complexe, jusqu’à deux heures du matin.

Réveil extrêmement difficile à six heures ! Afin de récupérer de la veille, nous partons pour «Green Pool», une crique paradisiaque entre sable blanc, granit et eau turquoise.


Nous restons deux heures à lézarder sous le soleil quand une agitation soudaine nous fait sursauter :
«Attention, un serpent sort de l’eau…» lance tranquillement un habitant du coin.
En effet, les vacanciers sont tous attroupés autour de l’animal, appareils photo à la main. Personnes n’est effrayé, comme si la situation était banale… Imaginez ça sur une plage française et tout le monde part en courant !
La baie suivante est appelée «Elephant Rocks» à cause des immenses rochers qui font penser à ces gros pachydermes. Nous restons là quelques minutes à écouter le clapotis de l’eau sur ces géants de pierre avant de quitter la côte.

Toujours assoiffés de découvertes, nous poursuivons notre route à travers les forêts de «karris» (une espèce d’eucalyptus) jusqu’à la «Valley of the Giants», réputée pour ses arbres démesurés. Après avoir vu le «Big Tree» (voir «La Tasmanie»), cette promenade ne nous semble pas être à la hauteur de sa réputation. En revanche, quelques kilomètres plus loin, le bien moins touristique «Gloucester Tree» et ses perroquets colorés valent le détour. Un escalier de barreaux métalliques en colimaçon permet à Guillaume d’en atteindre le sommet : la plateforme d’observation, culminant à soixante-et-un mètres, bien au-dessus de la canopée, a été conçue pour surveiller les incendies.

Nous nous enfonçons d’avantage dans les terres afin d’arriver à Bridgetown. A part le pont en bois, son principal attrait est, pour le plus grand plaisir d’Aurélie, sa cidrerie. On y déjeune, si confortablement installés dans le jardin que nous y restons tout l’après-midi. Qu’il est bon d’écrire la suite de notre aventure, au soleil, en dégustant leurs cidres fabriqués à partir de «Pink Lady» (variété de pomme très fruitée) !

Nous sommes maintenant à la pointe sud-ouest du continent, à Augusta. C’est ici, au «Cape Leeuwin», que se rejoignent les océans Indien et Sud-australien, qu’on peut facilement distinguer par leur différence de couleur. On marche ainsi autour du phare en regardant les deux courants marins s’affronter et espérons y apercevoir une baleine : malheureusement ce n’est pas la bonne saison...


Margaret River est de loin la ville la plus prisée de la région, principalement grâce à ses vagues grandioses, paysages vallonnés et certains des meilleurs vignobles du pays. Cette semaine, s’y déroule une compétition internationale de surf. Alors que la mer semble calme, les surfeurs, quasiment tous blonds aux cheveux longs et bouclés, sont allongés sur leur planche en attendant qu’une vague se forme, non sans danger. En effet, des murs de plusieurs mètres de haut se dressent sans prévenir : ces sportifs nous étonnent par leur aisance à affronter les rouleaux qui nous font peur ! Ce n’est d’ailleurs pas le seul risque, car s’ils restent groupés dans l’eau, c’est pour ne pas attirer les nombreux requins, présents sur toutes les côtes et s’attaquant généralement aux personnes seules.
Au nord de la ville, nous empruntons la route des vins, qui compte plus d’une centaine de vignobles. Nous en testons une (bonne) dizaine, toutes proposant des dégustations gratuites… Cette région est ensoleillée toute l’année, ce qui explique que les vins soient globalement fruités, terreux et riches en alcool (13% à 14% en moyenne), certains crus rappelant nos «Bourgognes» français.
La plupart des vignerons nous accueillent généreusement au sein même de leur exploitation, prenant du temps et du plaisir à nous présenter le fruit de leurs vendanges. En revanche, quelques uns, fort prétentieux, nous prennent un peu de haut. Nous ne pouvons d’ailleurs pas oublier l’un d’entre eux :
«Bonjour monsieur, nous venons goûter les vins de la région !»
- «Bonjour ! Et bien que voulez-vous goûter ?» nous demande-t-il. Puis il ajoute «connaissez-vous un peu les vins ?»
- «Oui, nous sommes français et le vin fait partie de notre culture» dit-on fièrement.
- «Moui…» renchérit-il après un bref silence. «Enfin… vous n’avez fait que lancer l’industrie du vin…»
Vexés mais ne voulant pas débattre à ce sujet, nous ne répondons pas et commençons la dégustation.
Après cette journée, le bilan est assez mitigé. Certains crus valent vraiment le détour, mais la majorité d’entre eux sont sans grand intérêt. Côté budget, ils sont tous très chers, le prix des meilleurs étant exorbitant (un minimum de cent euros la bouteille, en primeur…). Même si quelques vignobles utilisent des méthodes traditionnelles, les procédés de fabrication sont souvent peu glorieux, seulement quelques jours en cuve métallique avec des copeaux de bois, des sulfites, et le produit est fini !

Nous passons par Busselton, célèbre pour sa jetée de deux kilomètres, la plus longue de l’hémisphère sud. Payante à partir de neuf heures du matin, nous sommes bien contents de nous y promener avant l’ouverture du guichet…


Ensuite nous rejoignons Mandurah, ville nouvelle et originale de par sa situation géographique, construite le long de l’estuaire du même nom. Nous sommes charmés par son port intérieur et les nombreux canaux la traversant, le long desquels on trouve de très jolies maisons, dotées d’un ponton privé pour y amarrer un bateau. Aurélie est aux anges car elle peut enfin apercevoir des dauphins, venant souvent jouer avec les embarcations qui naviguent par ici.


Au centre d’information des visiteurs, une bénévole d’un âge avancé et d’une grande gentillesse nous fournit énormément de renseignements pour la suite de notre parcours. Mais avant tout, elle nous recommande un spot pour pêcher. Une fois sur place, tous les pêcheurs du coin donnent des conseils à Guillaume, qui attend impatiemment de les mettre en application dès le lendemain matin.
Ca y est, le moment tant attendu est arrivé : en une heure, il attrape une bonne dizaine de gros harengs, alors que son voisin, jaloux, ne sort de l’eau que quelques ridicules «blowies» (voir lexique). Fier de son exploit, il vide, écaille et prépare les poissons : au menu, filets de harengs marinés pour le dîner d’Aurélie ! Pour fêter cette réussite, nous passons une agréable soirée sur le port, où l’on savoure cocktails et bières locales dans un bar huppé.

D’après notre guide, le «Shoalwater National Park», à Rockingham, permet l’observation de dauphins et d’otaries dans leur milieu naturel. Nous profitons d’une longue balade afin d’en croiser quelques uns, mais en vain. On quitte les lieux pour Fremantle, une trentaine de kilomètres plus au nord. Cette ville artistique, caractérisée par son côté décontracté et vivant, est une étape incontournable avant de rejoindre la capitale de l’Etat. En effet, beaucoup ont eu la même idée que nous, et lorsqu’on arrive à «South Beach», sa plage principale, des dizaines de «backpackers» ont envahi le parking. Nous trouvons d’ailleurs bien dommage que la plupart d’entre eux se contentent de rester là toute la journée, entre la plage et leur véhicule… Pourtant, Fremantle est riche en histoire et nous adorons nous y promener.


On passe ainsi devant l’ancienne prison avec ses grands murs de pierre, puis on bifurque par la «Round House», le plus vieil édifice public d’Australie occidentale, avant de visiter son authentique centre-ville et ses jolies rues piétonnes. On y repère tant de bars, restaurants et magasins branchés qu’on décide d’y retourner le soir même, après dîner. Nous commençons par une ambiance légèrement «jazzy» au «Monk», un bar moderne qui fait sa propre bière, puis terminons par un peu de romantisme, en savourant un verre de cidre au son des guitares espagnoles…


Le lendemain matin, nous découvrons le centre d’art qui ne nous laisse pas indifférents ! Certaines œuvres exposées sont «décalées» et ne nous évoquent pas grand-chose, mais nous sommes choqués par les vidéos malsaines qu’on aperçoit dans l’une des salles : une araignée se promenant sur les parties les plus intimes de l’artiste, ou encore un homme charcutant une biche de «cent vingt-trois mille coups de machette». Pourtant, après avoir demandé confirmation, il n’y a aucun lien entre ces projections et le fait que ce musée soit un ancien asile… 

Heureusement, nous quittons vite cet endroit sordide pour une place bien plus gaie, le marché de Fremantle. Ouvert les trois derniers jours de la semaine, de nombreux marchands y présentent des produits locaux. Presque pas de «made in China», quelques étals de fruits et légumes, thés et cafés biologiques, des sacs de grains et d’épices jusqu’aux créations des artistes de la région, il y en a pour tous les goûts.

De la mer à l’océan indien, de l’outback à la civilisation, de la pluie au beau temps, notre objectif est atteint : le Western Australia. Après avoir parcouru quatre mille kilomètres en trois semaines, nous sommes heureux de retrouver la chaleur. Perth, la capitale de l’Etat, marque la fin de cette étape, bien différente. Nous sommes maintenant prêts à parcourir une des plus belles régions du pays pour atteindre le nord du continent.

Posts les plus consultés de ce blog

D'Adélaïde aux mines d'opales

Notre premier HelpExchange

Les premiers jours à Sydney